PASSADO PREND LE TEMPS DE RELEVER LES ADOS
Une prise en charge adéquate des adolescents qui connaissent un moment difficile dans leur parcours de vie n’est pas toujours facile à trouver pour les parents. Ils cherchent à pouvoir être entourés et compris par une équipe à la fois humaine, proche et hautement spécialisée. Elle existe à Tubize, chez Passado.
Au sein du Groupe Jolimont, à l’hôpital de Tubize, il existe un Centre de jour pour adolescents. « Passado est ouvert depuis 3 ans. Nous avons pu prendre en charge des jeunes entre 12 et 18 ans », explique le Dr Stéphanie Delmarque, pédopsychiatre coordinatrice au Centre Passado.
Il s’agit d’une unité de pédopsychiatrie pouvant accueillir 20 adolescents en âge de fréquenter un enseignement secondaire. Ce service s’adresse à tout adolescent en souffrance psychologique dont le fonctionnement scolaire, social et familial devient difficile dans le quotidien. « Ce sont des adolescents en décrochage scolaire. Ils viennent nous voir pour des problématiques différentes comme la dépression, des troubles du comportement alimentaire, de la psychose, des problèmes de famille, du harcèlement, des problèmes scolaires,... Ces événements suscitent chez ces jeunes un mal-être », ajoute le Dr Stéphanie Delmarque. « En général, chez les adolescents, le mal-être se traduit par un décrochage scolaire. Les intervenants qui nous envoient les adolescents sont très variés : les parents, le PMS, le psychologue, le psychiatre, le médecin traitant, le pédopsychiatre traitant,... Notre mission est toujours de dépsychiatriser et de remettre le jeune dans un projet de vie. »
Le travail mené par les équipes sur le terrain tourne autour de trois axes : psychologique, pédagogique (école Escale) et éducatif. « L’intersection de ces trois axes est notre travail. Il faut trouver un juste milieu pour que les trois systèmes puissent agir ensemble. » Les jeunes peuvent faire de nombreuses activités au quotidien : « A l’extérieur, comme dans les refuges pour chiens où ils promènent les chiens, ou nettoient les cages, dans des fermes thérapeutiques, des activités sportives, des activités culinaires, des jeux de rôles pour reconnaître les émotions,... », détaille la pédopsychiatre, le Dr Gwendoline Goossens.
Au quotidien, pédopsychiatres, infirmier en chef, infirmiers, assistante sociale, éducateurs spécialisés, ergothérapeutes, psychologues, professeurs de l’école Escale,... se relaient pour remettre le jeune sur le chemin de l’école. Le centre est ouvert toute l’année (sauf week-end et jours fériés). « Les jeunes viennent souvent en navette organisée par l’hôpital, en bus ou en train. Les activités commencent à 9 h et se clôturent à 16 h. L’horaire est de 8 h 30 à 17 h. Notre service est ouvert le mercredi après-midi et pendant les vacances. »
LE RÔLE DE LA FAMILLE
Durant son séjour, le jeune bénéficie du soutien de son référent, d’un suivi psychothérapeutique individuel et familial, et d’un encadrement pédopsychiatrique. « Nous essayons d’intégrer les parents dès la prise en charge parce que les adolescents rentrent le soir à la maison. Il faut donc que les parents comprennent la démarche que nous menons. Le travail familial est indispensable. Nous rencontrons les parents une fois toutes les 6 semaines avec le pédopsychiatre pour réaliser un bilan, et toutes les deux à trois semaines avec un thérapeute de la famille avec la fratrie. Ils sont en lien constant avec le référent du jeune soit par email, par téléphone,... pour bâtir un lien de confiance avec eux. »
QUI EST ACCUEILLI ?
L’admission est conditionnée par un entretien avec un des pédopsychiatres responsable du service. Le jeune est rencontré en présence de ses parents ou/et les demandeurs, à deux reprises par le médecin et un autre membre de l’équipe. « Concrètement, les premières semaines, nous cherchons à mieux comprendre l’ensemble de la problématique à laquelle le jeune est confronté. La partie thérapeutique intervient par la suite avec des entretiens psychothérapeutiques et ergothérapeutiques individuels ainsi que des entretiens avec leur référent. Après, un projet est mis en place avec le jeune, suivant l’évaluation réalisée. Si certains jeunes ne sont pas scolarisables, 75% des jeunes vont intégrer la sphère scolaire. Nous travaillons aussi en collaboration avec le PMS de Nivelles qui peut proposer des écoles qui conviendraient mieux en fonction du jeune. »
Chez Passado, la priorité des intervenants est de donner au jeune le temps de se reconstruire pour que cette prise en charge soit efficace sur la durée : « Une des données essentielles pour nous est de prendre le temps avec chaque jeune pour stabiliser les apprentissages et les progressions. Un jeune, qui est en décrochage scolaire depuis 2 ans, ne va pas retrouver un parcours scolaire classique en 6 mois. Habituellement, les prises en charge s’étalent sur une année scolaire. »
L’ÉCOLE N’EST PAS OUBLIÉE
Grâce à l’implantation « Escale » au sein du service, le jeune garde un contact avec les cours de son école d’origine. « Nous travaillons sur différents axes notamment avec l’école Escale qui est une école de type 5 (destinée aux enfants malades ou convalescents, suite à une affection corporelle et/ou un trouble psychique grave réclamant un suivi psychiatrique). Cette équipe est composée de 8 professeurs. Les jeunes, en général, ont un mi-temps thérapeutique à Passado avec des activités thérapeutiques et un mi-temps à l’école Escale pour leur redonner du plaisir à travers leurs apprentissages. L’école Escale garde toujours un contact avec l’école d’origine du jeune. »