Patrick De Clercq, 63 ans, a été atteint du COVID-19 début mars. Après deux semaines de coma artificiel dans un état critique, il a pu vaincre la maladie et entamer sa récupération. Il partage son expérience difficile…
" J’ai cru à une allergie... "
«Début mars, j’ai commencé à ressentir des symptômes que j’ai pris pour une allergie car j’avais travaillé dans la poussière. Finalement, mes symptômes se sont aggravés et j’ai dû rentrer d’urgence à l’hôpital le 13 mars. Là, j’ai été testé positif au coronavirus. Je ne me rappelle pas grand-chose, juste que le médecin m’a dit qu’il allait me mettre dans un coma artificiel».
Un réveil flou
«Je me suis réveillé deux semaines plus tard et j’ai vu arriver les médecins, habillés comme de véritables cosmonautes! Ils étaient très contents que j’aie récupéré. J’étais dans un sale état, je suis un peu un miraculé. La semaine qui a suivi est encore floue… Je m’endormais tout le temps et je rêvais d’histoires loufoques. Je suis resté couché, j’avais du mal à bouger.
L’isolement, le plus difficile
«La quatrième semaine, j’ai pu me lever un peu, faire de la kiné pour remuscler mes jambes. Mais je souffrais beaucoup de l’absence de contact avec mes proches. Finalement, une infirmière a pu organiser un appel vidéo avec mon épouse. Ça m’a fait du bien, mais j’étais vraiment impatient de rentrer… Ces deux semaines isolé entre 4 murs, ça a vraiment été très dur».
L’un des premiers guéris
J’ai été dans les premiers à être guéri de cette fichu maladie. Le 09 avril, j’ai enfin pu rentrer chez moi, retrouver mon épouse et l’air libre! Qu’est-ce que j’étais content sur la route de retour! Pendant une semaine, ils m’ont conseillé de ne pas sortir et de porter le masque à l’intérieur, par précaution. Mais j’ai pu aller prendre l’air dans mon jardin, ça faisait du bien!
" Je pense que pour s’en sortir, il faut avoir un bon moral, de la volonté et un entourage positif "
Une lente récupération
Quand j’ai repris les balades avec mon chien, ce n’était pas évident car je ne valais plus rien! A cause du coma, j’avais perdu tous mes muscles.C’est très démoralisant.Mais j’ai mordu sur ma chique et nous faisons à présent 2-3 km par jour. Par contre je sens que je ne peux pas encore faire trop d’efforts et j’ai du mal à respirer en cas de forte chaleur. C’est très dur psychologiquement car j’avais un corps en pleine forme avant. Je pense que pour s’en sortir, il faut avoir un bon moral, de la volonté et un entourage positif. C’est dur, mais on y arrive!
L’importance de la rééducation
Cela fait deux mois que je suis sorti de l’hôpital mais j’ai dû reprendre de la kiné car je ressens toujours des fourmillements dans le bras gauche, je suppose que c’est dû à un mauvais placement pendant mon coma artificiel. Je fais aussi de la rééducation avec une logopède car j’ai des problèmes de déglutition, qui sont apparemment fréquents après une intubation.
Les patients COVID reçoivent à présent plus de séances de rééducation qu’en début de crise et c’est une bonne chose je pense.
Le port du masque, essentiel !
Je suis assez énervé quand je vois des gens qui se baladent sans masques dans les magasins ou qui ne respectent pas les distances. Encore plus quand ce sont des personnes âgées! S’ils avaient vu ce qui se passait aux soins intensifs, ils se rendraient compte de l’importance de continuer à faire attention!