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Hôpitaux Infarctus: chaque minute compte !

Conscients que chaque minute compte dans la prise en charge d’un infarctus, les hôpitaux du Groupe Jolimont ont mis en place une procédure optimale pour le traiter au plus vite. Explications avec le Dr Ungureanu, cardiologue interventionnel sur le site de Jolimont.

Les 5 étapes de la prise en charge de l'infarctus

L’infarctus du myocarde (muscle cardiaque), communément appelé crise cardiaque, se caractérise typiquement par une douleur oppressante intense au niveau de la poitrine qui peut irradier dans le bras gauche et la mâchoire qui dure plus de 10 minutes. Face à ce type de douleur – accompagnée ou non de vertiges, de nausées, de sueurs, d’un essoufflement soudain – il est capital d’agir le plus rapidement possible. Les maladies cardiovasculaires sont l’une des premières causes de mortalité en Belgique. «Si la douleur ne cesse pas dans les 10 minutes et/ou s’intensifie, il ne faut pas attendre ou perdre du temps, mais appeler immédiatement les services d’urgences (112)!»

L’infarctus est déclenché par la présence d’un caillot de sang qui obstrue une des artères coronaires, nourricières du cœur. Résultat: le sang n’alimente plus correctement le muscle cardiaque en oxygène, ce qui entraîne la destruction de ses cellules… Or, une fois mortes, celles-ci ne se régénèrent plus. Il faut donc agir vite pour réduire le risque de décès, mais aussi pour limiter les conséquences de l’infarctus. «À l’arrivée du SMUR, l’urgentiste va donc réaliser un électrocardiogramme qui sera instantanément transmis par voie électronique à un cardiologue. Celui-ci pourra ainsi confirmer le diagnostic et orienter le patient vers le site hospitalier le plus approprié.»

Le patient sera envoyé dans le centre hospitalier équipé d’une salle d’intervention de coronarographie le plus proche. Le Groupe Jolimont dispose de 2 structures de cathétérisme cardiaque, à Jolimont et sur le site du CHRMH à Mons. «Centre de référence en cardiologie interventionnelle, le site de Jolimont dispose de toute l’expertise et des techniques de pointe nécessaires pour traiter les cas les plus complexes.» Pendant le transfert, les équipes médicales et infirmières se préparent… À son arrivée, le malade sera directement conduit en salle d’intervention. L’objectif est d’agir au plus vite: idéalement, les médecins visent un délai de moins de 30 minutes entre le diagnostic et l’intervention.

L’angioplastie coronaire consiste à déboucher l’artère pour rétablir le flux sanguin. Pour ce faire, le cardiologue insère le plus souvent au niveau du poignet un tuyau (cathéter) qu’il fait remonter à travers le réseau artériel jusqu’à l’artère obstruée. Au niveau exact du caillot, un ballon est gonflé pour dilater l’artère. Puis, un stent (ressort métallique) sera ensuite mis en place pour maintenir sa dilatation optimale. «L’avantage de cette technique? Elle est reconnue comme la méthode de traitement et de revascularisation cardiaque la plus efficace et la plus rapide afin d’éviter un événement grave. Elle ne nécessite pas de geste opératoire, donc pas d’anesthésie générale, ni de cicatrice.»

Après une angioplastie, le patient reste en moyenne hospitalisé trois jours de façon à surveiller tous ses paramètres cardiaques. En parallèle, il reçoit un traitement médical pour fluidifier le sang et empêcher la formation de nouveaux caillots dans les vaisseaux coronariens. À sa sortie, un programme de réadaptation cardiaque lui sera prescrit en ambulatoire pendant une durée minimum de 3 mois. «L’objectif est double: retrouver une condition physique optimale et apprendre à adopter une hygiène de vie adéquate, gages d’un bien meilleur pronostic cardiovasculaire.» La prise en charge est donc pluridisciplinaire: cardiologue, kiné, nutritionniste, psychologue…

Le Dr Joëlle De Coninck est la cardiologue responsable du programme de réadaptation cardiaque prescrit à la suite d'un infarctus.

2 questions au Dr Claudiu Ungureanu, Cardiologue interventionnel sur le site de Jolimont, spécialisé dans les angioplasties coronaires

Peut-on prévenir un infarctus ?

Certes, l’infarctus est favorisé par des facteurs que nous ne maîtrisons pas: l’âge, le sexe masculin, les antécédents familiaux. Mais il est très souvent le résultat d’un mode de vie inadéquat! Nous pouvons ainsi agir sur plusieurs facteurs de risque comme le tabagisme, l’excès de cholestérol, le diabète, l’hypertension, le surpoids… Au niveau prévention, outre les règles hygiéno-diététiques (NDLR voir p.12) et l’activité sportive, j’insiste aussi sur l’importance de consulter un cardiologue à partir de 60-65 ans. Ce bilan rapide et peu coûteux (consultation, électrocardiogramme et radiographie du cœur) est un moyen efficace d’anticiper et donc de diminuer le risque d’infarctus!

Le service de cardiologie de Jolimont est à la pointe de l’innovation…

Ces dernières années, notre service s’est effectivement formé à des techniques innovantes et a investi dans du matériel de pointe. Par exemple? L’hôpital de Jolimont est aujourd’hui reconnu comme centre de référence pour traiter le choc cardiogénique, une complication redoutable de l’infarctus. En résumé, pour soutenir l’activité cardiaque, le patient a parfois besoin d’un dispositif de circulation extracorporelle qui aide temporairement le cœur à pomper. En vertu de notre expertise en la matière, nous avons le privilège de disposer d’une toute nouvelle génération de pompe à assistance mécanique. Celle-ci se pose très rapidement et très facilement par ponction artérielle, évitant ainsi tout acte chirurgical invasif.

Un service à la pointe

L'électrocardiogramme réalisé par l'urgentiste est instantanément transmis par voie électronique à un cardiologue qui peut se préparer à l'intervention.