CANCER DU SEIN « L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE VA AMÉLIORER LE DÉPISTAGE »
Ces dernières années, l’imagerie médicale dans les soins de santé a connu des avancées très importantes. La détection du cancer du sein s’est améliorée de manière significative grâce à des technologies d’imagerie médicale toujours plus performantes : la mammographie numérique, la mammographie 3D (tomosynthèse) et l’intelligence artificielle qui renforce encore la stratégie de dépistage.
Dans le traitement du cancer du sein, par exemple, elles permettent d’en affiner la prise en charge, comme l’explique le Dr Danielle Fontaine, sénologue à l’hôpital de Mons (Groupe Jolimont) : « La détection du cancer du sein s’est améliorée de manière significative ces dernières années grâce à des technologies d’imagerie médicale toujours plus performantes : la mammographie numérique, la mammographie 3D (tomosynthèse) et l’intelligence artificielle qui renforce encore la stratégie de dépistage. » Cette dernière permet aux ordinateurs d’apprendre et d’apporter un complément d’informations aux médecins qui gardent évidemment l’analyse et la décision finale. On parle de deep learning : « Concrètement, plusieurs millions d’images cliniques sont intégrées dans l’analyse pour permettre de créer un algorithme performant. A chaque nouveau cas, l’IA analyse les images soumises (du patient) et les images stockées, pour les comparer.
L’objectif est d’identifier des images malignes, même très subtiles, qui sont parfois difficiles à détecter. Par ailleurs, ce travail offre aussi une nouvelle opportunité en matière de diagnostic de seins denses qui peuvent parfois mettre les sénologues en difficulté. Ils sont en effet très riches en glandes et complexes à analyser. »
Sur le terrain, pour les médecins, les avantages de l’intelligence artificielle paraissent variés et nombreux : « Il s’agit d’un outil très puissant qui présente une aide précieuse au diagnostic. Tout d’abord, il améliore la détection des cancers du sein d’environ 8% et réduit aussi le taux de rappel de 7%. Les faux positifs diminuent, c’est-à-dire, les cas de personnes considérés faussement comme des cancers et que l’on rappellerait “à tort”. Par ailleurs, grâce à cette technologie, on constate un gain de temps qui permet d’intervenir sur une pathologie de plus en plus fréquente et qui concerne une population qui vieillit. Enfin, l’IA permet de réaliser une estimation personnalisée du risque du cancer du sein à deux ans. Elle tient compte non seulement du facteur de l’âge et de la densité du sein mais aussi des changements subtils de la mammographie. »
Une personnalisation du suivi
Pour le Dr Danielle Fontaine, « l’intelligence artificielle deviendra donc un outil essentiel de prédiction pour une surveillance et un suivi personnalisé. Cela permettra de créer un programme de dépistage adapté au risque de chaque patiente. »
Cette technologie apportera une plus-value notamment pour les cancers d’intervalle qui sont difficiles à anticiper pour les sénologues. « Il s’agit des cas de cancer qui surviennent après une mammographie normale mais avant la date prévue de l’examen suivant de dépistage. Les données de l’IA nous font parfois rappeler la patiente plus tôt par rapport à la date initialement prévue du prochain examen. Il est donc possible de réaliser maintenant un suivi personnalisé et plus précis.
En travaillant avec l’IA, nous pourrons avoir un ensemble d’avantages qui permettra une détection plus précoce et des chances de guérison plus élevées. »