Ce 1er juin, c’est la Journée mondiale des parents. Et cette journée prend un sens particulier cette année. Pendant le confinement (et encore maintenant), les parents ont multiplié les casquettes, certains jours avec enthousiasme et succès, et d’autres moins. Ci-dessous, quelques réflexions, conseils et encouragements de deux de nos psychologues : Maud Tasca, Responsable pédagogique des crèches et de l’Accueil extrascolaire, et Véronique Boland, Psychologue au Service de santé mentale de Lobbes. Merci à elles ! Et bonne fête à tous les parents et à tous les futurs parents évidemment !
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La période que nous vivons actuellement a mis à rude épreuve nos repères habituels. Et parmi eux, la fonction de parents a dû être redéfinie au vue des nouvelles conditions de vie, même si celles-ci sont provisoires.
En effet, être parent en temps de Covid, c'est gérer distance et confinement, deux injonctions contradictoires qu'il faut pouvoir expliquer aux enfants. Ce n'est pas simple. Le contact est souhaité et craint. De plus, les enfants ne peuvent (et ne doivent) pas vivre cette distanciation/promiscuité de la même manière que les adultes. A la maison, ils ont besoin de leur espace et à l'extérieur, ils ont besoin de contacts sociaux "démasqués" pour poursuivre harmonieusement leur développement. Les parents doivent, tel un funambule, avancer sur un fil en portant leurs enfants afin que ceux-ci traversent cette crise sans tomber.
Une nouvelle espèce a fait son apparition : le "parent-prof". Etre professeur, c'est un métier. Il est donc naturel que certains parents se soient trouvés désemparés face à cette pression de continuer les apprentissages scolaires à la maison. Donner un rythme à ses enfants, réussir les devoirs, respecter les délais, etc. Une tension peut apparaître entre parents et enfants durant cette période et tout cela, sans échappatoire car nous sommes confinés !
Pas de culpabilisation. Il est possible de continuer à apprendre en dehors des apprentissages scolaires. L'important reste l'épanouissement de l'enfant (et pas le programme scolaire).
Grosse pensée pour tous ces parents qui ont continué à travailler en première ligne ou en soutien à la première ligne et qui, rentrant le soir, d'une journée éprouvante, ont du s'atteler aux devoirs avec leurs enfants.
Ne vous culpabilisez pas !Ca sonne comme un ordre car c'est primordial. Durant cette période de télétravail, d'école à la maison, on a parfois l'impression de ne pas faire ce qu'il faudrait faire, de ne pas "être un si bon parent que ça", de ne pas répondre au énième "Maman" ou "Papa" de la journée. Le sentiment de satisfaction dans son rôle de parent est mis à mal. C'est bien normal. Car on n'est pas QUE parent. Nous avons chacun nos limites et cette situation nous fragilise aussi. Le dicton populaire nous rappelle que "Personne n'est parfait", c'est vrai, c'est pas grave et c'est tant mieux.
Comment rassurer son enfant quand on a peur soi-même ? Comment calmer son enfant quand on se sent soi-même comme un lion en cage ? Aider son enfant à réguler ses émotions, à ne pas se laisser envahir est une fonction parentale importante en tout temps. Cette dynamique ne change pas en temps de crise. Elle est toutefois plus compliquée à mettre en place quand nous sommes, nous-mêmes adultes, à fleur de peau. Il est important dans un premier temps d'accepter l'idée que ce n'est pas facile pour nous non plus. On va alors mettre en place des stratégies pour gérer nos propres émotions. Ces stratégies serviront d'exemple aux enfants. Les émotions doivent trouver un lieu d'expression et un mode d'expression, adéquat et dans le respect de chacun. Elles ne doivent pas être tues ou cachées. Elles sont naturelles, elles ont une fonction dans notre fonctionnement quotidien.
Maud Tasca et Véronique Boland, Psychologues
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