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Groupe Jolimont Journée européenne de la psychomotricité – Chez nous, elle est (presque) partout !

Dans nos crèches, dans nos maisons de repos, dans certains de nos Services de santé mentale. La psychomotricité est partout dans les Pôles Senior, Enfance, Santé mentale et Assuétudes. Elle nous accompagne donc dans nos premières années de vie, parfois dans certaines difficultés dans notre enfance et puis quand nous vieillissons. Rencontre avec nos collègues.

Pôle Enfance

Maud Tasca, Coordinatrice pédagogique des crèches et de l’accueil extrascolaire

« Dans chacune de nos crèches, et à l'accueil extrascolaire, le mouvement est primordial pour l'enfant. Les espaces de vie sont pensés afin que les enfants puissent exercer leur psychomotricité globale et fine en tout temps. La psychomotricité a une place quasiment centrale dans nos projets d'accueil. L'expression du corps au travers du mouvement ainsi que la mobilité et la tonicité de celui-ci sont incontournables dans le développement de l'enfant. De là, vont découler l'acquisition du langage, la gestion des émotions, l'acquisition de la propreté, etc. Un enfant qui bouge dans la petite enfance pourra maîtriser son corps et exercer sa concentration quand sera venu le temps des apprentissages. Le rapport au corps est donc un élément important auquel il faut être attentif dès le plus jeune âge. Dans les situations où l'enfant présente une déficience l'empêchant de se mouvoir facilement, nous mettons en place de quoi solliciter son corps et sa mobilité pour que son développement soit le plus harmonieux possible. »

 

Virginie Dufour, une puéricultrice qui a mis en place un espace psychomoteur à la crèche Le Nid Colas (Maurage)

« Notre salle de psychomotricité se compose d'un parcours dans lequel l'enfant est libre de circuler à sa guise. Il n'est pas forcé de suivre ce parcours du début à la fin. Celui-ci compte différents niveaux de difficulté et chaque enfant l'appréhende à son rythme, en fonction de ce qu'il se sent capable de faire. Petit à petit, il arrive à dépasser ses craintes, notamment en observant les autres. La prise de risque est présente, elle est importante pour le dépassement de soi. Les adultes sont là pour accompagner, guider, aider si l’enfant le demande, sécuriser. Il faut surtout éviter de faire à sa place et de juger sa performance. Enfin, il n'y a pas d'âge : chaque enfant qui commence à bouger peut explorer la salle à son rythme. »

 

Pôle Senior

 

Laurie Zanolin, Psychomotricienne à la résidence Les Buissonnets (Saint-Vaast)

« Le psychomotricien exerce aussi auprès de nos aînés. Il a entre autres pour objectif d’aider le résident à accepter et habiter son nouveau corps mais aussi lui redonner la confiance en soi pour qu’il ressente un sentiment d’unité, une continuité d’existence.
‘Prendre soin de son corps, c’est donner envie à son âme d’y rester’. Notre outil principal est notre corps. L’engagement corporel et le dialogue tonico-émotionnel sont les piliers de notre métier. Ce que j’aime le plus avec cette population, c’est que, malgré la différence générationnelle, on peut se comprendre et entamer le travail de prise en charge en faisant simplement appel aux sensations primaires qui construisent tout être humain : le toucher, le regard, etc. La relation ne peut être qu’authentique car le corps ne ment pas et donne directement accès à l’âme. »

 

Pôle Santé mentale et Assuétudes

Nathalie Lambotte, Psychomotricienne au SSM Le Padelin à Mons

« Je rencontre des enfants âgés entre 2 et 9 ans qui présentent essentiellement un retard du développement psychomoteur, associé parfois à une problématique relationnelle importante. Je les reçois en séance individuelle une fois par semaine. Ce travail a une visée thérapeutique et propose à l’enfant une approche corporelle lui permettant d’alimenter ou de relancer son appareil à penser. En fonction de ses fragilités et de ses ressources, je propose différentes expérimentations : archaïques, sensorielles, corporelles, relationnelles et enfin symboliques.
J’utilise des médias divers, tels que le chant, le massage, les jeux à règles, la pâte à modeler et tout un matériel permettant à l’enfant de jouer à faire semblant. En effet, la majorité des enfants que je rencontre ont des difficultés à avoir accès au jeu symbolique et/ou à jouer avec l’autre. Leur jeu est peu construit, l’enfant présente alors essentiellement des activités de manipulation ou de l’agitation motrice. Son jeu peut aussi être très répétitif ou envahi par son monde imaginaire, ce qui entrave sa relation à l’autre et la structuration de la pensée.Je prête aussi ma capacité à penser et à jouer et j’amène l’enfant à enrichir sa relation aux objets et à l’autre. Je favorise son ouverture relationnelle et l’émergence du langage.
C’est un travail passionnant mais de longue haleine, qui fait appel à beaucoup de créativité et de patience. Il est récompensé lorsque le média adéquat est enfin trouvé et approuvé. Mais quel plaisir lorsqu’un enfant lance le ballon en me regardant ou lorsqu’il dessine pour la première fois un bonhomme. »